Réciproque en action

Immersion au coeur de l'atelier slam de nos MasterClass

13/2/2025
Au-delà du "plus grand concours de prise de parole citoyenne en Belgique francophone", des discours de haute voltige, des prestigieux jurys et de l'affluence incroyable du public, qu'est-ce qui fait la recette Réciproque ? Comment parvient-on à décider des jeunes à se former à l'éloquence et à la rhétorique, à s'embarquer dans un marathon d'écriture et de déclamation ? Une des réponses réside dans la philosophie du projet Réciproque. Transmettre des compétences et des connaissances, c'est une chose, mais la prise de parole est périlleuse parce qu'elle requiert encore plus que la maîtrise de savoirs et d'aptitudes.

Samedi 1er février, 9h. De bon matin, Mpeya, formateur de longue date pour Réciproque, propose un atelier de slam et d'écriture aux jeunes participant·e·s au deuxième week-end de formation de la Masterclass Réciproque. Il va falloir découvrir, écouter, mais aussi écrire, se confier et s'exprimer.

On commence par un tour des prénoms et des humeurs. À cette étape du projet, les jeunes se connaissent déjà bien, mais Mpeya ne les a pas encore tous rencontré·e·s. Le jeu paraît banal, il est pourtant essentiel, et surtout révélateur : la pédagogie Réciproque, c'est d'abord le groupe, la cohésion, la communauté. Quand on parle, on se rencontre, que ce soit dans l'intimité, en petit groupe et même face à un immense auditoire. Les participant·e·s aux Masterclass reçoivent donc des formations autour de l'expression scénique, l'écriture, ou la déclamation et l'argumentation, mais bénéficient aussi de modules entièrement consacrés à  travailler l'incarnation et l'authenticité.

Et pour le slam en particulier, de l'authenticité, il en faut ! Mais comment être soi-même si on n'est pas aligné avec notre environnement ?

Quand on s'exprime, on a besoin de la garantie qu'on sera écouté·e, d'autant plus quand on se confie pleinement à son public, avec un message sincère, une posture authentique et des émotions vraies.

Au commencement était le prénom. Ce n'est pas une ficelle de formateur qui se veut sympathique, ce n'est pas un style "détendu", c'est une nécessité.

Pour encourager les jeunes à s'exprimer, Mpeya doit les connaître et les mettre à l'aise, surtout quand on considère, comme lui, que l'écriture est une thérapie.

Mpeya nous demande ensuite de donner deux valeurs qui sont importantes pour nous, et de parler des émotions qui nous taraudent en ce moment. Respect, famille, bienveillance, générosité, justice, gratitude, enthousiasme. En fait, sans même s'en rendre compte, on commence  à se confier, et à entrer dans le vif du sujet. En effet, il est primordial  d'incarner l'émotion qu'on veut transmettre au moment où on l'exprime. En toute fluidité, on commence à aborder l'écriture. On se met à discuter de notre rapport à l'écrit et Mpeya nous explique son propre parcours, entre slam, rap et story-telling. Ça nous permet d'enchaîner avec une présentation des grandes caractéristiques du slam et de quelques ficelles du genre. Le message, le rythme, la voix... Le SLAM, ça doit claquer ! On écoute "L'enfant et la mer" de Scylla et Sofiane Pamart, Mpeya nous parle des métaphores, des sens multiples,  de narration, on apprécie "Le temps passe" de Kacem Wapalek.

On s'est confié, on s'est écouté, on a découvert. On peut maintenant passer au gros morceau de notre atelier : l'écriture ! En à peine 20 minutes, les jeunes créent un petit discours  incluant quelques-unes des recettes transmises par Mpeya : richesse du message, soin des mots et des sons, tout est là et c'est impressionnant.  

Les "mains chaudes" de la tante Yamina, le "chaos au cas où"...  Quand le temps est limité, il faut aller à l'essentiel, et  au-delà de la qualité d'écriture, c'est l'authenticité qui ressort à chaque fois.

À la fin de l'atelier, les jeunes sont unanimes : la mission est réussie pour Mpeya. S'assurer que chacun·e est à sa place et en confiance. Distiller le savoir avec générosité et sans en avoir l'air, l'illustrer pour inspirer, susciter la communication pour introduire la création et enfin, le partage. Ce sont là les clés qu'on retrouve au centre de la pédagogie Réciproque, et qui devrait accompagner toute communication dont le coeur est l'échange.

Ines Talaouanou

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